Dans cette article nous allons explorer ensemble les différents changements, modifications et nouveautés en lien avec les aides financières pour vos projets de rénovation énergétiques. MaPrimeRénov’, certificats d’économie d’énergie, DPE et tableau d’éligibilité, vous aurez toutes les cartes en main pour mener à bien vos travaux en cette fin d’année 2023 et pour l’année 2024.
Nouvelles orientations et dispositions en 2024 pour MaPrimeRénov’
Depuis son lancement en 2020, MaPrimeRénov’ s’est imposée comme l’une des initiatives phares du gouvernement français en matière de transition énergétique. Ce dispositif d’aides à la rénovation énergétique a pour vocation d’accompagner les propriétaires désireux d’améliorer la performance énergétique de leur logement, tout en contribuant activement à la réduction de l’empreinte carbone du pays. À l’aube d’une nouvelle année, 2024, des changements majeurs sont prévus pour ce programme. Alors que les besoins en matière de rénovation et de protection environnementale n’ont jamais été aussi cruciaux, ces modifications visent à optimiser l’impact de MaPrimeRénov‘ et à répondre aux défis actuels et futurs de la transition énergétique en France.
MaPrimeRénov’ a été initiée en réponse à une urgence écologique, mais aussi pour pallier les défis économiques liés à la précarité énergétique. Depuis son lancement, ce dispositif a permis d’accompagner plus d’1,5 million de Français dans leurs projets de rénovation, engageant un montant global de plus de 5,6 milliards d’euros. Ces chiffres, impressionnants, témoignent de l’engouement des Français pour la rénovation énergétique et de l’efficacité du programme.
Cependant, comme toute initiative d’une telle envergure, MaPrimeRénov’ a également connu ses défis. En octobre 2022, des dysfonctionnements ont été signalés concernant l’accès à la plateforme en ligne du dispositif. Ces problèmes, qui affectaient principalement les ménages modestes, ont souligné la nécessité d’une refonte et d’une amélioration continue pour garantir l’efficacité et l’accessibilité du programme à tous.
Ciblage sur les rénovations globales
Le cœur des nouvelles orientations de MaPrimeRénov’ réside dans un recentrage marqué sur les projets de rénovation globale. Finis les petits chantiers isolés ; désormais, pour bénéficier pleinement des aides, les propriétaires sont encouragés à envisager une transformation complète de leur logement. Cela implique la réalisation d’au moins deux travaux majeurs, tels que l’isolation complète des murs couplée à un remplacement de chaudière par une pompe à chaleur plus performante. L’objectif est clair : maximiser l’impact de chaque euro investi dans la rénovation.
Cette nouvelle orientation s’aligne avec une vision à long terme. Les travaux effectués dans le cadre de ces rénovations globales doivent permettre aux logements de réaliser un bond significatif dans leur performance énergétique, se traduisant par un gain d’au moins deux classes sur le Diagnostic de Performance Energétique (DPE).
Aides financières restructurées
L’un des changements les plus significatifs concerne la restructuration des aides financières associées à MaPrimeRénov’. Pour soutenir cette ambition de rénovations globales, le gouvernement a revu à la hausse les taux et plafonds de prise en charge. Les ménages aux revenus les plus modestes pourront ainsi voir jusqu’à 90% de leurs travaux pris en charge, une augmentation considérable par rapport aux conditions précédentes.
De plus, le plafond de prise en charge a été substantiellement relevé, passant de 35 000 euros à un impressionnant 70 000 euros. Cette hausse est particulièrement destinée aux rénovations les plus performantes, celles qui permettront de réaliser un saut de quatre classes au DPE, comme par exemple passer de la classe F à la classe B.
En parallèle, le gouvernement a doublé le montant de l’aide dédiée à l’installation de pompes à chaleur air/eau géothermiques, témoignant d’une volonté affirmée de favoriser les solutions énergétiques durables et performantes. Ce geste financier vise à inciter davantage de ménages à adopter ces technologies propres, en réduisant significativement le coût initial d’investissement.
Les changements apportés à MaPrimeRénov’ ne sont pas seulement réactifs, mais sont aussi profondément ancrés dans une vision à long terme pour la France. L’augmentation du budget de MaPrimeRénov’ à 5 milliards d’euros en 2024 témoigne de l’ambition du pays en matière de transition énergétique. L’objectif clairement énoncé est d’atteindre 200 000 rénovations thermiques en 2024, plus du double de l’année précédente. Ces mesures visent à positionner la France comme leader en matière de rénovation énergétique en Europe, tout en contribuant activement aux objectifs mondiaux de réduction des émissions de carbone. Pour les propriétaires, cela traduit une opportunité sans précédent de moderniser leurs logements tout en bénéficiant d’un soutien financier conséquent.
Intégration directe du montant des Certificats d’économie d’énergie (CEE) dans MaPrimeRénov’
L’Agence nationale de l’habitat (Anah) a toujours joué un rôle prépondérant dans le soutien à la rénovation énergétique des logements. En 2024, cette agence va revaloriser les CEE spécifiquement pour les rénovations globales du secteur résidentiel.
Face à la complexité administrative souvent décriée des dispositifs d’aide, MaPrimeRénov’ s’engage dans une voie de simplification. Les propriétaires n’auront plus à naviguer entre divers organismes ou à soumettre de multiples dossiers. Désormais, une seule demande sera à déposer auprès de l’Anah (Agence nationale de l’habitat). Celle-ci prendra en charge la valorisation des aides au titre des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), soulageant ainsi le demandeur de cette tâche. Cette centralisation vise à accélérer le processus de demande et à garantir une meilleure transparence pour les bénéficiaires.
Mon Accompagnateur Rénov’ sera renforcé en 2024
Initialement dévoilé en août 2022 par la Direction de l’information légale et administrative, Mon Accompagnateur Rénov’ se positionne comme un partenaire clé pour tous ceux désirant entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Cette introduction fait suite au décret du 23 juillet 2022 et à la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, démontrant la volonté de l’État de structurer et d’encadrer le marché de la rénovation.
Concrètement, cet accompagnateur n’est pas une figure symbolique, mais un professionnel agréé par l’État ou désigné par une collectivité locale. Son rôle principal est d’assister les particuliers tout au long de leur projet de travaux. Grâce à son expertise, il conseille, oriente et facilite chaque étape du processus de rénovation.
Les missions de l’accompagnateur incluent :
- Diagnostic et préconisation : Il effectue une visite initiale, diagnostique l’état du logement et suggère des travaux adaptés.
- Sélection d’entreprises : Il guide les particuliers dans le choix des entreprises et dans l’analyse des devis.
- Aide administrative : Grâce à lui, les démarches administratives sont simplifiées.
- Soutien aux ménages en difficulté : Il apporte une aide spécifique aux ménages en situation de précarité énergétique.
- Mobilisation de financements : Il informe et aide à mobiliser les financements nécessaires pour le projet.
- Conseil post-travaux : À la fin des travaux, il donne des conseils pour garantir la pérennité des améliorations effectuées.
Changements à venir en 2024 pour Mon Accompagnateur Rénov’ : Ce que vous devez savoir
Alors que Mon Accompagnateur Rénov’ est déjà devenu une nécessité pour certains travaux depuis 2023, d’autres modifications sont à prévoir dès le 1er janvier 2024.
- En 2023, seuls les travaux bénéficiant des aides à la rénovation énergétique de l’Anah, conditionnées à une amélioration de la performance énergétique globale (MaPrimeRénov’ Sérénité) et dont le coût est supérieur à 5 000 € TTC, nécessitaient cet accompagnement. Ces travaux devaient permettre un gain énergétique d’au moins 35% pour les ménages modestes.
- À partir de 2024, la donne change. Les travaux bénéficiant de l’aide MaPrimeRénov’ pour une rénovation globale, dont le coût dépasse également 5 000 € TTC, seront soumis à l’obligation d’accompagnement. Ceci souligne l’importance accordée à une approche structurée et encadrée de la rénovation énergétique.
Cette évolution est une preuve de l’engagement continu de l’État en faveur de la transition écologique. En rendant obligatoire un accompagnement professionnel, le gouvernement s’assure que les travaux de rénovation sont réalisés dans les meilleures conditions possibles, maximisant ainsi leur impact positif sur l’environnement.
La refonte du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)
Outre les changements liés aux CEE, une autre évolution notable concerne le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cet outil, qui évalue la performance énergétique d’un logement, sera spécifiquement repensé pour les copropriétés et les petites surfaces.
Les copropriétés, en raison de leur nature collective, présentent des enjeux particuliers en matière de rénovation énergétique. De même, les petites surfaces, souvent situées dans des bâtiments anciens, nécessitent une attention particulière. La refonte du DPE pour ces deux catégories vise à fournir des informations plus précises et adaptées, permettant ainsi aux propriétaires et aux copropriétaires de prendre des décisions éclairées sur les travaux à entreprendre.
Tableau d’éligibilité et plafonnement des ressources MaPrimeRénov’ 2024
Mis à jour en 2024, les barèmes d’éligibilité ont été révisés à la hausse. Grâce à notre tableau ci dessous, vous pouvez vous apparenter à l’une des catégories du dispositif MaPrimeRénov’ 2024 et ainsi découvrir le montant de vos aides. Pour en savoir plus, appelez nous au 09 70 46 33 32.
Tableau récapitulatif des plafonds de revenus par catégorie et nombre d’occupants | ||||||||
Nombre de personnes composant le ménage | Très modestes (Bleu) | Modestes (Jaune) | Intermédiaires (Violet) | Supérieurs (Rose) | ||||
Autres régions | Île-de-France | Autres régions | Île-de-France | Autres régions | Île-de-France | Autres régions | Île-de-France | |
1 | 17 009 € | 23 541 € | 21 805 € | 28 657 € | 30 549 € | 40 018 € | supérieur à 30 549€ | supérieur à 40 018 € |
2 | 24 875 € | 34 551 € | 31 889 € | 42 058 € | 44 907 € | 58 827 € | supérieur à 44 907 € | supérieur à 58 827 € |
3 | 29 917 € | 41 493 € | 38 349 € | 50 513 € | 54 071 € | 70 382 € | supérieur à 54 071 € | supérieur à 70 382 € |
4 | 34 948 € | 48 447 € | 44 802 € | 58 981 € | 63 235 € | 82 839 € | supérieur à 63 235 € | supérieur à 82 839 € |
5 | 40 002 € | 55 427 € | 51 281 € | 67 473 € | 72 400 € | 94 844 € | supérieur à 72 400 € | supérieur à 94 844 € |
Par personne supplémentaire | + 5 045 € | + 6 970 € | + 6 462 € | + 8 486 € | + 9 165 € | + 12 006 € | + 9 165 € | + 12 006 € |
En conclusion
Au fil des années, les dispositifs d’aides se sont établis comme des piliers majeurs des initiatives écologiques françaises, illustrant la détermination du pays à aborder frontalement les enjeux de la transition énergétique. Les récentes évolutions de ces dispositifs, prévues pour 2024, marquent une étape décisive vers une France plus verte, en ciblant de manière plus stratégique les rénovations globales et en offrant des incitations financières plus alléchantes. Pour les propriétaires, c’est une occasion unique de participer activement à cet élan national, tout en améliorant considérablement le confort et la valeur de leur bien immobilier. Tout en saluant ces avancées, il sera crucial de suivre l’impact de ces changements sur le terrain et d’assurer que les bénéfices de ces initiatives parviennent à tous les segments de la population, renforçant ainsi l’unité nationale autour des objectifs écologiques.